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Le FMI croit à une expansion modérée en 2023 malgré des risques bancaires
 
mardi 18 avr. 2023, source : Investir, le Journal des Finances
Dans ses perspectives de printemps, l’institution table sur un ralentissement modéré de l’expansion mondiale en 2023 puis sur une légère reprise en 2024. Un choc sévère reste possible. L’expansion mondiale ralentit, les marchés apprécient. Les prévisions de croissance de la planète en 2024 s’améliorent, les investisseurs s’enflamment. Quels que soient les événements, les Bourses semblent plus que jamais indestructibles. LA CHINE SE LIBÈRE Il est vrai que le diagnostic présenté par le Fonds monétaire international (FMI) peut, a priori, être plus que rassurant. A priori… Ses experts, réunis à Washington avec ceux de la Banque mondiale, tablent ainsi sur un ralentissement de l’expansion mondiale en 2023 à + 2,8 % (0,1 point de moins que dans les prévisions de janvier) après les + 3,4 % enregistrés l’an passé. 2024 verrait un léger raffermissement du dynamisme à + 3 % (0,2 point de moins que prévu il y a trois mois). La zone euro ne serait pas épargnée, avec un gain du PIB de seulement 0,8 % cette année, soit la moitié de ce que devrait connaître l’économie américaine (+ 1,6 %). La France résisterait (+ 0,7 % en 2023), mais l’Allemagne serait en légère récession (– 0,1 %). La Chine devrait, quant à elle, rassurer. C’est peut-être ce point qui satisfait tant les marchés. Le Fonds anticipe ainsi un gain des richesses créées en 2023 de 5,2 %, puis de 4,5 % l’an prochain. La réouverture de l’empire du Milieu – mesurée par les indices de mobilité, les ventes au détail en volume et le nombre de vols commerciaux chaque jour – est enfin une réalité. Ses exportations ont rebondi en mars pour la première fois depuis six mois. Même le Japon se porte mieux que l’Europe (ce qui est plutôt une nouveauté), et sans débordement inflationniste. Ce dernier point justifie le peu d’empressement du nouveau gouverneur de la Banque du Japon à durcir sa politique monétaire. Pour Kazuo Ueda, il n’est pas nécessaire de mettre fin dès aujourd’hui à la politique de contrôle de la courbe des rendements obligataires, contrairement aux anticipations des économistes. SCÉNARIOS Toutefois, le FMI n’esquive pas l’existence de risques mondiaux réels. Il a ainsi fait deux scénarios (d’ampleurs différentes) d’un effet domino sur le système bancaire après la faillite de deux banques régionales américaines et le sauvetage dans l’urgence de Credit Suisse par son concurrent UBS. Quelque 109 milliards de francs suisses d’aides ont été versés le 19 mars par le gouvernement et la Banque nationale suisse (BNS) au titre de l’urgence. L’environnement reste donc très incertain, moins toutefois que lors du pic enregistré au printemps 2022, au début de la guerre russe en Ukraine. Mais une détérioration plus forte des conditions de financement des entreprises pourrait renforcer le ralentissement en cours, d’autant que les banques centrales n’ont pas achevé leur cycle de resserrement monétaire. Certaines sont plus avancées que d’autres, comme la Réserve fédérale américaine (lire ci-dessous). D’autres ont encore des étapes à franchir, telle la Banque centrale européenne (BCE). Des deux scénarios des économistes du FMI, le premier est le plus plausible. Il s’appuie sur un « resserrement modéré » des conditions financières et conduit à un ralentissement accru d’uniquement 0,3 point de l’expansion mondiale, à 2,5 %. Le second, plus violent, aboutirait à une amputation de 1,8 point de pourcentage de la croissance mondiale, réduite alors à 1 % seulement en 2023. L’hypothèse faite est que le durcissement des conditions d’octroi de crédits bancaires sera généralisé en raison de doutes importants sur la solvabilité des établissements financiers, conduisant à une forte contraction de la consommation des ménages et à une fuite vers la qualité, notamment d’actifs libellés en dollars. Ce scénario noir conduirait à un choc d’une ampleur proche d’un quart de celui connu lors de la crise financière mondiale de 2008 (plus de 5 points de PIB) ! D’autres aléas sont évoqués, comme l’amplification de la guerre en Ukraine, l’enkystement de l’inflation dans le monde, nécessitant davantage de resserrements des banques centrales, ou encore un essoufflement de la reprise chinoise. Enfin, les économistes n’ont pas manqué de relever que la récente tension sur les prix de l’or noir n’était pas prise en compte par le FMI. - PHILIPPE WENGER


 
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