La Banque centrale européenne (BCE) n’a pas hésité. Son conseil des gouverneurs, réuni jeudi, a décidé une troisième baisse de taux directeurs d’affilée. Ils diminuent de 25 points de base. Le taux de la facilité de dépôt revient ainsi à 3,25 %. Et ce n’est pas fini. Si l’institution monétaire ne veut prendre aucun engagement sur ses prochaines décisions, les investisseurs, eux, tablent sur une succession de gestes de la même ampleur, au moins jusqu’au printemps. Le ralentissement de l’inflation mais surtout les mauvaises statistiques économiques rendent possible l’accélération de la détente monétaire. La situation est, en effet, délicate en Allemagne, qui pourrait connaître une seconde année de récession. La zone euro a besoin d’un stimulus monétaire supplémentaire, surtout le secteur de l’immobilier. La situation du crédit bancaire se détend, mais l’amélioration relevée au troisième trimestre n’en est qu’à ses débuts. La prochaine réunion aura lieu en décembre. La BCE présentera l’ajustement de ses prévisions économiques. Celles-ci pourront intégrer le résultat de l’élection présidentielle américaine (le 5 novembre). L’institution craint, en effet, que la mise en place d’une politique de renforcement des taxes sur les importations américaines pénalise l’activité économique européenne. La victoire de la candidate démocrate, Kamala Harris, serait donc une meilleure chose vue d’Europe