Les profits du S&P 500 attendus en baisse au premier trimestre
lundi 18 févr. 2019, source : Investir, le Journal des Finances
Traditionnellement plus
précoces que les sociétés
françaises, les trois
quarts des entreprises
américaines ont déjà publié leurs
comptes trimestriels. Et, comme
à l’accoutumée, le taux de bonnes
surprises est très élevé, de l’ordre
de 72 %, les directions ayant pour
pratique de piloter habilement le
consensus des analystes. C’est
dans le secteur de l’industrie que
les attentes ont le plus souvent
été dépassées (85 %), tandis que
les producteurs de matières premières
ont souvent déçu (54 %
de mauvaises surprises).
A ce stade, les profits du S&P 500
devraient s’inscrire en hausse,
sur un an, de près de 16 % au titre
du quatrième trimestre 2018,
selon les données de FactSet.Une progression soutenue, un
peu supérieure à ce qu’attendait
le marché mi-janvier (+ 14,1 %),
alimentée principalement par
les valeurs pétrolières et
gazières, les banques et le
secteur des services de communication,
qui recouvre notamment
Facebook, Netflix et
Google (Alphabet).
CROISSANCES MODÉRÉES
Alors que cette saison trimestrielle
touche à sa fin, l’avenir
s’annonce plus sombre. Nombre
d’entreprises s’attendent à des
croissances modérées de leurs
revenus et de leurs profits. A
l’image de Caterpillar fin janvier
ou de Coca-Cola ces derniers
jours, dont les ambitions chiffrées
pour 2019 se sont révélées inférieures aux attentes du
consensus. Certaines ont révisé à
la baisse leurs prévisions, à commencer
par Apple et son avertissement
sur les ventes d’iPhone
dès début janvier. Concernant les
Gafam, d’une manière générale,des doutes s’installent sur leur
rythme de croissance.
Les estimations du consensus se
sont ajustées en conséquence. Si
bien que les bénéfices par action
(BNPA) du trimestre en cours
sont aujourd’hui attendus en repli pour les entreprises du
S&P 500, d’environ 2 %. Avant le
début de cette saison de publications,
ils étaient encore estimés
en croissance de 5 % sur un an.
Les BNPA ne bénéficient plus du
double moteur de la réforme
fiscale et des programmes de
rachats d’actions, nourris par les
rapatriements de profits logés à
l’étranger. DÉGRADATION
DE L’ÉCONOMIE
Au-delà de ces éléments, le
potentiel repli des résultats au
premier trimestre traduit
aujourd’hui « l’idée que l’environnement
économique se dégrade,
provoquant un ralentissement de
l’activité des entreprises », pointe
Christian Parisot, chez Aurel BGC. L’incertitude demeure
autour de la croissance de la
Chine, l’Europe manque de tonus
et la hausse du dollar entrave les
entreprises les plus internationales.
« Les groupes du S&P 500 génèrent
en moyenne 45 % de leurs
profits à l’étranger », souligne
Christian Parisot.
Plutôt qu’un retournement, ce
début d’année pourrait cependant
n’être qu’un passage difficile,
avant une reprise de la
croissance des profits, même
modeste. C’est en tout cas ce
qu’espèrent les patrons américains,
attente reflétée dans les
projections des analystes financiers.
Une issue favorable aux
négociations commerciales avec
la Chine conforterait ce scénario.
Plus d'actualités du monde
|
Bourse
Economie
Finance
Monde
Recherche :Recherchez dans l'archive des actualités |