Une reprise économique mondiale fragile, conditionnée et inégale !
mardi 23 févr. 2021, source : Investir, le Journal des Finances
Coface Les experts de l’assureurcrédit
sont optimistes, à la condition que les campagnes de vaccination se
déroulent bien dans le monde. Attention au risque politique en forte hausse.
Les lecteurs d’Investir
connaissent les travaux
de la Coface – régulièrement
présentés dans nos
colonnes –, particulièrement leur
colloque de début d’année consacré
aux risques pays. En effet,
l’assureur-crédit s’est doté depuis
de longues années d’une force
d’analyse puissante pour exercer
au mieux ses activités d’assurance
auprès des entreprises. Cette
fois-ci, son rassemblement annuel
a été, pour raisons sanitaires, totalement
virtuel. Les informations
n’en restent pas moins particulièrement
intéressantes pour les
investisseurs. Nous vous les
livrons ici avec des conseils de
fonds d’investissement et d’ETF
de la rédaction (lire pages 18 et 19).
VACCINER
La reprise économique mondiale
est une réalité, mais elle est fragile.
Son ampleur restera, durant de
longs mois encore, conditionnée à
la capacité des Etats à vacciner
leur population contre la
Covid-19. Ils n’en sont qu’au début.
C’est pour cela que « le premier
semestre 2021 devrait ressembler à
l’année 2020, marquée par la plus
forte récession mondiale depuis la
fin de la Seconde Guerre (– 3,8 %) »,
selon les prévisions de la Coface.
Si 60 % de la population des pays
d’économies matures pouvait être
vaccinée d’ici à l’été – seuil imaginé
comme assurant l’immunité
collective –, la reprise économique
serait plus franche dans la
seconde partie de l’année. Le pari
est donc conditionné à la capacité
des laboratoires pharmaceutiques
à fournir en quantités suffisantes
le nombre de doses de
vaccin. Les performances économiques
mondiales seront aussi
dépendantes de la poursuite des
plans de soutien de ces mêmes
Etats. Sans eux, la survie de nombre
d’entreprises serait compromise.
L’an passé, les défaillances
de sociétés auraient bondi de 36 %
dans le monde si ces plans massifs
de dépenses publiques n’avaient
pas été mis en place. Résultat :
elles ont reculé de 12 % ! Sous ces
hypothèses, l’expansion mondiale
atteindrait donc, selon la Coface,
en moyenne 4,2 % en 2021, tirée
par le commerce international (+
6,7 % après – 5,2 %). Les échanges
de biens sont toujours plus volatils
que les chiffres de croissance.
LA CHINE, TOUJOURS...
Ce score de 4,2 % est biaisé par
une zone géographique bien plus
dynamique que les autres : l’Asie.
Les 15 pays dont le développement
sera le plus fort cette année
sont tous soit dans cette région du
monde, soit en Afrique. A
l’inverse, les économies les moins
performantes se situent en Amérique
latine. L’Europe est dans le
ventre mou du classement. Toutefois,
chaque région est loin d’être
un bloc homogène. La Chine est le
coeur du bloc asiatique et elle continuera
de l’être. En tête, à ses
côtés, figurent Taïwan, la
Corée du Sud et le Vietnam.
L’Inde, l’Indonésie et les Philippines
souffrent particulièrement.
En position mitigée,
on trouve la Malaisie et la
Thaïlande.
En Europe, deux blocs coexistent.
Le premier, qui résiste
mieux, comprend l’Allemagne,
la France, l’Italie et les
Pays-Bas. L’industrie allemande
sera stimulée par la
demande chinoise. La forte épargne
des ménages français soutiendra
la demande intérieure par un
rattrapage de la consommation.
L’Italie – on l’aurait plutôt imaginée
dans les pays fragiles – est
partagée entre un secteur export
dynamique vers les émergents et
le tourisme, qui restera amorphe..
Le second bloc, en perte de
vitesse, intègre l’Espagne et la
Grèce, dont le secteur des services
est très dépendant du tourisme.
Les Etats-Unis bénéficieront d’un
effet « valorisation immobilière et
boursière », un véritable effet de
richesse incitant à la consommation
et à l’investissement.
Le Japon connaîtra une sortie de
récession, tiré par ses exportations
de biens d’équipement et
par le transport. Cette année, la
tenue des jeux Olympiques, soutien
classique à la croissance des
pays organisateurs, demeure
encore incertaine. Et, s’ils se tiennent,
leur organisation sera certainement
différente des
précédentes éditions. L’Amérique
latine, bien que fragile, sera tirée
par ses poids lourds : Argentine,
Brésil, Colombie et Mexique, qui
se redressent. Leurs exportations
seront mieux valorisées, du fait de
l’augmentation des cours des
matières premières.
En Europe centrale, l’amélioration
sera modeste, notamment en
Russie, au Kazakhstan et en
Ukraine. Le Moyen-Orient et
l’Afrique du Nord souffriront,
coincés entre hausse des recettes
pétrolières et obligation de
remettre de l’ordre dans leurs
finances publiques. L’Arabie saoudite
en est le meilleur exemple
Plus d'actualités du monde
|
Bourse
Economie
Finance
Monde
Recherche :Recherchez dans l'archive des actualités |