ZONE EURO : La Banque centrale européenne va augmenter ses taux dès cet été
lundi 16 mai 2022, source : Investir, le Journal des Finances
L
es économistes de marché commençaient à se
persuader que la Banque
centrale européenne
(BCE) ne pourrait plus tarder à
durcir sa politique monétaire.
Cette semaine, plusieurs membres de l’institution monétaire
ont confirmé cette intuition. La
présidente Christine Lagarde,
elle-même, a précisé ses intentions. La BCE « va mettre fin » à ses
achats nets d’actifs « au début du
troisième trimestre », puis une première hausse de taux interviendra « quelque temps après », a-t-elle
déclaré. François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de
France, a surenchéri mercredi 11 mai : « L’argent va être un
peu moins facile » et « les taux
d’intérêt vont monter, mais très progressivement ».
50 POINTS DE BASE
EN 2022
Le délai pourrait être de seulement quelques semaines, mais le
mouvement serait progressif.
Ainsi, Alexandre Hezez, stratégiste de Richelieu Gestion, estime
que la hausse devrait agir deux
fois cette année, de 25 points de
base à chaque fois, la première
hausse intervenant donc en
juillet.
L’action est plus délicate pour la
BCE que pour sa consœur américaine, car elle ne peut se permettre
un refroidissement de la croissance. Elle ne peut donc influer
qu’à la marge sur l’inflation, contrairement à la Fed, qui, elle, veut
clairement refroidir la demande
intérieure pour assurer un atterrissage en douceur de son économie, précise l’expert de Richelieu
Gestion. En revanche, en passant à
l’action, la BCE évitera que l’euro
revienne à la parité face au billet
vert. La monnaie européenne a
fléchi de plus de 8 % depuis le
début de l’année (à 1,024 $), ce qui
renforce les prix des matières premières en euros, d’où la flambée
des prix de l’essence.
FRAGMENTATION
La BCE doit surtout éviter une
nouvelle fragmentation de la
zone euro, comme lors de la crise
souveraine, au début des
années 2010. Pour l’instant, ce
n’est pas le cas. Mais tant que la
BCE n’aura pas précisé sa feuille
de route, Alexandre Hezez
conseille de surveiller avec la plus
grande attention les rendements
obligataires italiens.
Autre crainte des économistes, la
stagflation. Cette combinaison de
faible croissance et de forte inflation complique la vie des banquiers centraux : augmenter les
taux directeurs pour contenir les
pressions inflationnistes peut
renforcer la contraction de l’activité économique. - P. W.
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