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La Tunisie proche d’un défaut de paiement, prédit Morgan Stanley
 
mercredi 20 juil. 2022, source : afrimag
La banque américaine Morgan Stanley prévenait déjà, il y a quatre mois, que la Tunisie se dirigeait vers un défaut de paiement, à moins qu’un accord de financement ne soit conclu avec le FMI. La banque enfonce le clou au vu de l’évolution des indicateurs économiques du pays. Avec «un déficit budgétaire de près de 10 %, une des masses salariales de la fonction publique les plus élevées au monde», la Tunisie est le pays africain le plus à risque de faire défaut sur sa dette, prévient la banque américaine Morgan Stanley dans un récent rapport cité par l’agence Ecofin. «L’Afrique a un groupe de pays à risque qui sollicite le Fonds monétaire international (FMI), mais la Tunisie présente la situation la plus préoccupante», tranchent les analystes de Morgan Stanley. En cas de défaut de paiement, l’Etat ne serait plus en mesure de payer, dans les délais, ce qu’il doit à ses créanciers, qu’il s’agisse du capital emprunté ou des intérêts.«Les spreads des obligations tunisiennes, c’est-à-dire la prime que les investisseurs exigent pour acheter la dette plutôt que les obligations américaines ont augmenté à plus de 2800 points de base et, avec l’Ukraine et le Salvador, la Tunisie figure sur la liste des trois principaux défaillants probables», révèle Morgan Stanley. Dans ces conditions, «un accord avec le FMI devient impératif», ajoute la banque qui craint néanmoins que cet accord ne soit politiquement difficile à obtenir en raison «des efforts du président tunisien Kaïs Saïed pour renforcer son pouvoir». En mars dernier, la banque indiquait déjà que la Tunisie se dirigerait vers un défaut de paiement, si la détérioration actuelle de ses finances se poursuivait. «Dans un scénario où le taux actuel de détérioration budgétaire se poursuit, il est probable que la Tunisie fasse défaut sur sa dette l’année prochaine, à moins qu’il n’obtienne un programme rapide avec le FMI et ne s’engage dans une cure d’austérité budgétaire». Dans la foulée, l’agence de notation financière Fitch Ratings avait abaissé la note souveraine de la Tunisie de «B-» à «CCC», estimant qu’un déficit public de 8,5 % du PIB cette année ferait grimper son ratio dette/PIB à 84 %. Depuis début juillet, Tunis est engagé dans des négociations difficiles avec le FMI sur un nouveau programme de financement. Le montant du financement qu’accorderait l’institution de Bretton Wood reste inconnu.Autres pays africains vulnérables En dehors de la Tunisie, le Kenya, l’Egypte et le Ghana sont les autres pays africains « les plus vulnérables en raison du montant de leurs dettes à venir par rapport aux réserves et défis budgétaires en termes de stabilisation du fardeau de la dette ». L’Egypte par exemple, a un ratio dette/PIB de près de 95 %. Le pays a en effet 100 milliards de dollars de dettes en devises à rembourser au cours des cinq prochaines années, dont une importante obligation de 3,3 milliards de dollars en 2024. Mais le marché est moins inquiet de la solvabilité du Caire que de celle de Tunis.


 
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